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Depuis l’entrée en vigueur du règlement (UE) n° 468/2014 du 16 avril 2014 (règlement-cadre MSU), la CSSF a mis en place un canal indépendant de communication afin que toute personne agissant de bonne foi et travaillant ou ayant travaillé auprès de ou avec des entités du secteur financier luxembourgeois, puisse rapporter à la CSSF de manière confidentielle et sécurisée d’éventuels dysfonctionnements ou manquements commis par ou auprès d’entités soumises à la surveillance de la CSSF.
La présente publication évoluera au fur et à mesure des situations rencontrées en la matière par la CSSF ainsi que des différentes interprétations et lignes directrices qui seront données par l’Office des signalements. De plus, l’interprétation de la loi reviendra in fine aux juridictions compétentes. La CSSF décline toute responsabilité de l’usage et de l’interprétation faits des informations reprises ci-dessous.
Le présent canal ne doit pas être utilisé pour des réclamations contre des entités surveillées par la CSSF, ni pour des simples prises de contact ou demandes d’information générales à la CSSF.
Au Luxembourg, la directive (UE) 2019/1937 sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union visant à créer un cadre juridique européen uniforme pour protéger les lanceurs d’alerte dans certains domaines d’action de l’Union européenne a été transposée par la loi du 16 mai 2023 portant transposition de la directive (UE) 2019/1937 du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2019 sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union européenne (ci-après la « Loi du 16 mai 2023 »).
Le champ d’application de la Loi du 16 mai 2023 a étendu la protection des lanceurs d’alerte aux violations de l’ensemble du droit national. Ainsi, les lanceurs d’alerte (ou whistleblowers) répondant aux conditions posées par la Loi du 16 mai 2023, qui signalent des violations des règles de droit, qu’elles soient d’ordre administratif ou pénal, sont, à ce titre, protégés contre toutes formes de représailles.
Les règles applicables en matière de signalement des infractions potentielles ou avérées dans le secteur financier font, à ce jour, l’objet de la Loi du 16 mai 2023 qui est complétée par des dispositions réparties dans les lois sectorielles suivantes :
La CSSF n’est compétente que pour traiter les signalements concernant des violations de la réglementation relative au secteur financier, sous réserve des compétences qui lui sont attribuées par la loi du 23 décembre 1998 portant création d’une commission de surveillance du secteur financier (« Loi du 23 décembre 1998 ») et par les différentes lois dites « sectorielles » applicables au secteur financier. Pour plus d’informations concernant la mission et compétences de la CSSF, veuillez consulter la page dédiée.
Toute personne peut s’adresser à l’Office des signalements pour obtenir des informations générales sur l’autorité compétente selon le type de signalement visé.
La Loi du 16 mai 2023 protège les lanceurs d’alerte travaillant dans le secteur privé ou public qui ont obtenu des informations sur des violations dans un contexte professionnel (relation de travail actuelle, passée ou future), y compris :
Elle protège également :
Ne sont pas concernés par cette protection :
Il est à noter que la CSSF traitera avec le même degré de confidentialité les signalements de toute personne de bonne foi souhaitant rapporter d’éventuels dysfonctionnements ou manquements commis par ou auprès d’entités soumises à la surveillance de la CSSF, y compris des personnes n’étant pas concernées par la protection prévue par la Loi du 16 mai 2023.
Le lanceur d’alerte peut signaler toute violation du droit national et/ou du droit de l’Union, c’est-à-dire les actes ou omissions qui :
Il peut communiquer toute information, y compris des soupçons raisonnables, concernant :
qui se sont produites ou sont très susceptibles de se produire :
Le lanceur d’alerte ne peut pas divulguer des informations qu’il a obtenues ou auxquelles il a eu accès en commettant une infraction pénale.
Pour être protégé contre toutes formes de représailles au sens de la Loi du 16 mai 2023 le lanceur d’alerte doit :
La CSSF s’engage à protéger l’identité du whistleblower dans les limites de la législation applicable. En d’autres termes, ni l’identité de l’employé ayant effectué un whistleblowing, ni celle de tierces personnes éventuellement impliquées ne sera divulguée sans le consentement exprès du whistleblower.
La CSSF ne divulguera :
Le cas échéant, la CSSF n’utilise pas ou ne divulgue pas les secrets d’affaires à des fins allant au-delà de ce qui est nécessaire pour assurer un suivi approprié.
La confidentialité quant à l’identité du lanceur d’alerte ne peut être levée que dans le cas d’une obligation nécessaire et proportionnée imposée par la loi modifiée du 8 juin 2004 sur la liberté d’expression dans les médias ou le droit de l’Union européenne dans le cadre d’enquêtes menées par des autorités nationales ou dans le cadre de procédures judiciaires, notamment en vue de sauvegarder les droits de la défense de la personne concernée.
Dans un tel cas, la CSSF informe le lanceur d’alerte par écrit avec une explication des motifs avant que son identité ne soit divulguée, à moins qu’une telle information ne risque de compromettre les enquêtes ou les procédures judiciaires concernées.
Si un signalement ne tombe pas sous le champ de compétences de la CSSF, ce signalement sera transmis de manière confidentielle et sécurisée à l’autorité compétente visée par l’article 18 de la Loi du 16 mai 2023. Les données collectées peuvent être transmises à d’autres autorités nationales compétentes ou à des institutions, organes ou organismes de l’Union européenne compétents dans le cadre de la coopération prévue par l’article 19 de la Loi du 16 mai 2023.
Si un signalement adressé à la CSSF doit faire l’objet d’une enquête concernant les faits allégués, les personnes habilitées à accéder aux signalements transmettent le signalement, en fonction de son objet, aux services compétents au sein de la CSSF. Si l’anonymisation n’est pas possible sans compromettre les activités d’enquête et de contrôle de la CSSF, ne seront transmises que les données personnelles nécessaires à l’investigation.
Aux fins de l’accomplissement des missions qui lui sont confiées par la Loi du 16 mai 2023, et plus précisément concernant le traitement des signalements, la CSSF peut être amenée à traiter des données personnelles.
Tout traitement de données à caractère personnel effectué en vertu de la Loi du 16 mai 2023, y compris l’échange ou la transmission de données à caractère personnel par les autorités compétentes, est effectué conformément au règlement (UE) 2016/679, ci-après « règlement général sur la protection des données » ou « RGPD ».
En tant qu’autorité publique traitant des données à caractère personnel, la CSSF est tenue de respecter les obligations qui lui incombent en sa qualité de responsable de traitement.
Après examen, si nécessaire et sous réserve des obligations tenant à la confidentialité ci-dessus, les données personnelles ainsi obtenues peuvent être traitées dans le cadre de l’exercice des missions ou d’enquêtes relevant du champ de compétence de la CSSF. Dans ce contexte, le traitement des données est nécessaire à l’exécution d’une mission d’intérêt public dont la CSSF est investie (article 6, paragraphe 1, sous e) du RGPD).
Les données à caractère personnel qui ne sont manifestement pas pertinentes pour le traitement d’un signalement spécifique ne sont pas collectées ou, si elles le sont accidentellement, sont effacées sans retard injustifié.
Les données personnelles obtenues par le biais d’un signalement jugé infondé, tombant en dehors du champ de compétence de la CSSF par les agents habilités sont effacées sans délai.
Les données personnelles obtenues par le biais d’un signalement sont conservées pendant trois mois suivant la clôture de l’enquête menée par la CSSF dans l’exercice de ses missions respectives ou de la procédure concernant les faits allégués dans le signalement jusqu’à la fin de la période de recours.
Conformément à la loi du 17 août 2018 relative à l’archivage, les dossiers présentant une valeur patrimoniale doivent être conservés à des fins d’archivage dans l’intérêt public au-delà de ces durées d’utilité administrative.
Pour toute question concernant les traitements de vos données à caractère personnel effectués par la CSSF, vous pouvez contacter le délégué à la protection des données (DPO) de la CSSF par email à l’adresse suivante : dpo@cssf.lu ou par voie postale à l’adresse suivante :
Commission de Surveillance du Secteur Financier
DPO / Pascal Pirih
283, route d’Arlon
L-1150 Luxembourg
Pour le surplus, il est renvoyé aux Conditions générales d’utilisation et protection des données de la CSSF.
Les personnes désirant signaler des violations de la loi peuvent effectuer un signalement externe auprès de la CSSF soit directement, soit après avoir effectué un signalement interne pour autant qu’il soit possible de remédier efficacement à la violation en interne et qu’elles estiment qu’il n’y a pas de risque de représailles.
Toute personne qui souhaite signaler des violations de législation entrant dans le domaine de compétences de la CSSF, peut s’adresser à la CSSF en français, luxembourgeois, allemand ou en anglais :
Le formulaire est à privilégier dans la mesure où ce canal permet de garantir au mieux les exigences d’indépendance et d’autonomie pour la réception et le traitement des signalements reçus conformément à l’article 17 de la Loi du 16 mai 2023.
Les canaux de signalement externes de la CSSF garantissent l’exhaustivité, l’intégrité et la confidentialité des informations transmises. Seuls certains agents de la CSSF habilités ont accès aux informations ainsi transmises et sont tenus de respecter le secret professionnel conformément à l’article 16 de la Loi du 23 décembre 1998, lequel fait référence à l’article 458 du code pénal.
La CSSF n’enregistre pas les signalements par téléphone mais elle peut rédiger un procès-verbal précis relatant les principaux éléments de la conversation et donnera l’opportunité au lanceur d’alerte de le vérifier, rectifier et signer pour approbation.
En cas de signalement par d’autres canaux ou via d’autres membres du personnel de la CSSF, ces derniers sont également tenus de respecter le secret quant à l’identité du lanceur d’alerte ou de la personne concernée et transmettent le signalement au plus vite aux membres du personnel en charge du traitement. Pour rappel, tous les agents de la CSSF sont soumis au secret professionnel sens de l’article 458 du code pénal et conformément à l’article 16 de la Loi du 23 décembre 1998.
Chaque entité du secteur privé (à partir de 50 travailleurs) et du secteur public (sauf communes de moins de 10 000 habitants et entités de moins de 50 travailleurs) doit proposer des canaux et procédures de signalement interne et en assurer le suivi.
Les entités du secteur privé qui comptent 50 à 249 travailleurs peuvent partager des ressources pour la réception et le suivi des signalements internes. Leurs canaux de signalement doivent être opérationnels pour le 17 décembre 2023.
Les personnes désirant signaler des violations de la loi sont encouragées à privilégier le signalement interne avant de recourir à un signalement externe, à moins que le signalement interne risque de leur porter préjudice (représailles de l’employeur par exemple).
L’office des signalements pourra informer et aider toute personne souhaitant effectuer un signalement.
La CSSF reçoit et assure le suivi des signalements tombant sous son champ de compétences. Pour rappel, pour davantage d’informations concernant les missions et compétences de la CSSF, nous vous invitons à visiter la page Mission et compétences de la CSSF. Elle peut demander par écrit à l’entité visée par le signalement la communication de tous les renseignements qu’elle juge nécessaires, dans le strict respect de la confidentialité de l’identité du lanceur d’alerte.
La CSSF s’assure notamment :
En raison de l’obligation légale sur le secret professionnel de l’article 458 du code pénal, la CSSF n’informera pas le des mesures concrètes prises suite à son signalement, sauf si ces mesures feront l’objet d’une publication conformément aux dispositions légales applicables.
Lorsque la CSSF reçoit un signalement pour lequel elle n’est pas compétente, elle le transmet dans un délai raisonnable et de manière confidentielle et sécurisée à l’autorité nationale compétente visée à l’article 18 de la Loi du 16 mai 2023. Cette dernière en informe le lanceur d’alerte.
Les sont invités à utiliser la procédure d’alerte mise en place par la Banque centrale européenne (BCE) (Le lancement d’alerte (europa.eu)) pour dénoncer des faits concernant des banques importantes au sens du Mécanisme de Surveillance Unique (MSU). Lorsque la CSSF reçoit néanmoins un signalement concernant une banque importante, elle transmet le signalement à la BCE et en informe le whistleblower.
Lorsque la CSSF reçoit un signalement concernant une infraction aux règlements ou aux décisions de la BCE par une entité moins importante au sens du MSU, elle transmet le signalement à la BCE, sans communiquer l’identité de l’auteur du signalement, sauf si le whistleblower donne son consentement exprès.
En sus de ses pouvoirs d’enquête, la CSSF peut prononcer une amende administrative à l’encontre des personnes physiques et morales :
1° qui entravent ou tentent d’entraver un signalement ;
2° qui refusent de fournir les renseignements demandés par la CSSF dans le cadre de sa mission ou fournissent des renseignements incomplets ou faux ;
3° qui portent atteinte à la confidentialité dont jouissent les auteurs de signalements ;
4° qui refusent de remédier à la violation constatée ;
5° qui, en violation de la Loi du 16 mai 2023, n’établissent pas les canaux et les procédures pour le signalement interne et leur suivi.
L’amende ainsi prononcée peut aller de 1 500 euros à 250 000 euros. Le maximum de l’amende peut être doublé en cas de récidive dans les 5 ans à partir de la dernière sanction devenue définitive.
Un recours en réformation contre les décisions prises par la CSSF en vertu de la Loi du 16 mai 2023 peut être introduit devant le tribunal administratif endéans un délai d’un mois à compter de la notification de la décision.
Le lanceur d’alerte qui a sciemment signalé ou divulgué publiquement de fausses informations, pourra se voir infliger une peine d’emprisonnement de 8 jours à 3 mois de prison et une amende de 1 500 euros à 50 000 euros.
La responsabilité civile de l’auteur d’un faux signalement sera engagée. L’entité qui a subi des dommages peut demander réparation du préjudice subi devant la juridiction compétente.
Un lanceur d’alerte qui divulgue publiquement une violation bénéficie de la protection de la Loi du 16 mai 2023 si :
Les lanceurs d’alerte qui répondent aux conditions de protection n’enfreignent pas la loi quant à la divulgation d’informations et n’encourent aucune responsabilité :
Ils peuvent alors invoquer ce signalement ou cette divulgation publique pour demander l’abandon de la procédure.
Toutes formes de représailles, y compris les menaces et tentatives de représailles, sont interdites à l’égard des lanceurs d’alerte en raison du signalement qu’ils ont effectué.
Sont notamment interdites et nulles de plein droit :
Sont également interdites :
Le lanceur d’alerte qui subit des mesures de représailles peut, dans les 15 jours qui suivent la notification des mesures, demander à la juridiction compétente de constater la nullité des mesures et d’en ordonner la cessation.
La personne qui n’a pas invoqué la nullité des mesures de représailles ou qui en a déjà obtenu la nullité peut encore exercer une action en dommages et intérêts.
La CSSF recommande, pour les actions en justice, de recourir aux services d’un avocat.
Les personnes qui exercent des mesures de représailles ou intentent des procédures abusives contre les lanceurs d’alerte s’exposent à une amende de 1 250 à 25 000 euros.
Le lanceur d’alerte qui subit des mesures préjudiciables bénéficie d’office de la présomption que ces mesures ont été prises contre lui en représailles au signalement.
Il incombe donc à la personne qui a pris les mesures d’en établir les motifs.